Préhistoire

La vallée de l'Ognon et ses crêtes environnantes ont vu passer et s'installer l'homme de Néanderthal 40 000 ans avant notre ère. De multiples traces de foyers et des ossements en nombre prouvent sa présence. Les importants gisements d'ossements attestent que la faune était très diversifiée. On pouvait y croiser des chevaux, mammouths, rhinocéros, bœufs, loups, lions, cerfs etc ...

  
Antiquité

Quelques vestiges romains, dont des tessons de poterie, des tuileaux notamment du côté de Montferney et Chazelot et quelques sarcophages, confirment la présence des Romains avec pour preuve encore visible quelques tronçons de sa voie ' Romaine ' allant de Villersexel à Rougemont par la Vaivre et se prolongeant jusqu'à Besançon par Avilley.
En 1774, on a découvert 2 souterrains d'origine romaine.

  
Moyen-Age

A l'origine, il y avait Nahon, hameau de quelques âmes et de fermes. Par la suite, pillé puis incendié, il fut complètement détruit. Seule l'Eglise St Hilaire fut sauvée et cela grâce à la présence d'esprit des habitants qui l'enterrèrent complètement pour la préserver des pillards. Les quelques rares survivants s'établirent alors à proximité des lieux, donnant ainsi naissance aux villages de Montferney et Chazelot qui conservèrent cette église en commun.

Les écritures dateraient les origines de Chazelot à 1278, de Montferney à 1339 et de Morchamps à 1141.
 

Dès le IX ième siècle, les premiers écrits révèlent la construction sur l'éperon rocheux, par la famille de ROUGEMONT, d'un château féodal doté d'un donjon et de très hautes tours, entouré d'une enceinte fortifiée.
Flanqué de son château et de sa protection seigneuriale, Rougemont devient alors un bourg important et ainsi un passage obligé. Le bourg protégé par d'épais remparts se dota à l'ouest de 2 portes d'accès « Fourquée ». La plus massive se situait dans « la Grand Rue » en direction de Besançon, la seconde dans la « rue de la Grande Côte » pour accéder au Château, au nord la porte du moulin et enfin la dernière à l'est au niveau de la « rue du Vieux Moulin » appelée la porte du vieux moulin.
Les portes furent démolies en 1868 ; seule la porte du vieux Moulin, en partie conservée, subsiste encore.
La 1ère église construite à Rougemont en 1106, « Eglise de la Trinité », se situait dans le quartier de Rougemontot (actuellement quartier des Gratteris) avec son cimetière en dehors des murs du bourg.

 

Au XV ième siècle, en ces périodes de troubles, le château fut maintes et maintes fois attaqué, pillé, détruit et reconstruit notamment au cours des affrontements entre les Bourguignons et les Armagnacs, en 1 411. Les guerres successives ainsi que les invasions répétées (Suisses – Danois) virent sa mise à sac et sa démolition. Notre région fut de tous temps convoitée pour des raisons politiques mais également pour la richesse de son terroir.
 
Rougemont devint une commune en 1370 (charte de franchise accordant à la population la liberté de s 'administrer par des magistrats de son choix).
Pays de vignes, notre bourgade en fait commerce dès 1424.

 

Lors des croisades du XI ième siècle, la Confrérie des Chevaliers de St Georges prit naissance. C'est vers l'an 1300 qu'on en trouve trace à Rougemont. Influente pendant 200 ans, elle perdit peu à peu de son prestige et tomba en décadence. Elle connut un renouveau vers 1435 grâce à Philibert de MOLLANS et aux reliques de St Georges qu'il avait rapportées de la Terre Sainte et qui furent déposées dans la Chapelle.
La Confrérie s'assemblait chaque année le 22 avril au Château, veille de la fête de St Georges, patron de la noblesse, afin de le célébrer. Elle apportait cet esprit chevaleresque si cher à notre région. Les Chevaliers cessèrent de se réunir en 1 637, année où la peste causa le décès de 624 habitants soit environ la moitié de sa population !
Mais aussi à cause de la guerre de 10 ans qui dévastant la Franche-Comté ne permit plus aux Chevaliers de St Georges de tenir leurs réunions. Le traité de Munster (1648) ramenant le calme dans la province la confrérie ne put malheureusement reprendre ses assemblées annuelles à Rougemont alors complètement démoli et ruiné.
Les assemblées eurent lieu à Vesoul – ville qui avait St Georges pour patron – pour, en 1662 et jusqu'à la révolution, se tenir à Besançon au couvent des Grands Carmes.
L'ordre fut aboli en 1792 la plupart des chevaliers quittèrent la France pour rejoindre l'armée de Condé.

 

Le pape Nicolas V autorisa, le 11 février 1448, la fondation d'un couvent des Cordeliers à l'emplacement de la basse-cour du Château, sous la volonté de Thiebaud de ROUGEMONT mais achevé par Thomas de GRAMMONT. Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, aurait donné 600 écus afin de terminer les travaux interrompus par la mort de Thiébaud de ROUGEMONT.

 

Le 10 mai de l'année suivante, quatre religieux de Dole s'y installèrent. En 1455, la chapelle St Georges fut achevée et son autel consacré en 1457. Centre religieux grâce au Couvent des Cordeliers, Rougemont connut une période de prospérité.

 

En 1450, faute de descendant mâle, la famille de ROUGEMONT disparut. Les terres furent vendues et se succédèrent alors de nombreux propriétaires. Le temps faisant son usage, les fortifications disparurent peu à peu. Il en reste toutefois quelques traces dans les murs des maisons qui s'y sont adossées.
Sur les ruines de la forteresse une citadelle fut érigée au XVIème siècle. Imposante elle fut composée d'un donjon central et de 4 tours d'angle carrées, entourée d'un fossé.  Aujourd'hui elle abrite l'institut médico-éducatif ' l'Envol ' et le foyer d'accueil médicalisé ' la Citadelle '.

 
Temps Modernes

Le temps passe, nous voici en 1716. L'Eglise du Crotot (la nativité-de-Notre Dame) menace de tomber en ruine. Toutefois, il fallut attendre 1733 pour voir sa reconstruction.  L'ancien chevet gothique (chœur) est transformé en façade, ce qui lui donne la singularité de tourner le dos à Jérusalem.
Sa croix du XV ième siècle était ornée de pierres précieuses qui disparurent avec le temps, elles furent remplacées par d'autres sans éclat et sans valeur.

 

C'est à partir du 4 novembre 1738 qu'un véritable conseil municipal fut établi. Ce conseil de 7 particuliers était chargé de régir et administrer les revenus patrimoniaux pour une durée de 6 ans.
Les revenus communaux étaient jusqu'alors administrés par un grand nombre d'habitants. Chacun percevait les revenus et gérait alors sans jamais rendre compte !

  
Époque contemporaine

Quelques maisons vigneronnes nous rappellent combien la région fut tournée sur la vigne. Ce qui en faisait un bourg important. En 1793, Rougemont comptait 1 200 habitants. Malheureusement, le phylloxera en eu raison vers 1880, entraînant un exil d'une partie importante de sa population. La démographie chuta alors drastiquement.
 
La Chapelle de Notre Dame de Montaucivey fut inaugurée en 1855. Lors de l'épidémie de choléra, l'abbé Mourand, curé de Rougemont avait fait le vœu, avec la population, d'édifier une chapelle dédiée à la Vierge si le fléau épargnait la paroisse.


Les derniers vestiges du Château féodal ont été dispersés en 1809. Les pierres servirent à la construction du barrage de Montagney.
 
 
Ainsi va le temps....
 
 
Références :
 
Robert BICHET
–    Histoire de Rougemont
–    La Chapelle St Hilaire
–    Un village comtois au début du siècle
 
Alfred BOUVERESSE :
–    Histoire des villages et du canton de Rougemont
–    Le canton de Rougemont en histoire illustrée
 
Jules GAUTHIER
–    Répertoire archéologique du Canton de Rougemont
 
Charles THURIET
–    Le Bourg de Rougemont